09 octobre 2022

The Ink Black Heart

 Puisqu'on parle de JK Rowling...

Le dernier Robert Galbraith, The Ink Black Heart, est paru.  Le sixième dans la série du détective Strike.

Un peu moins gros que le précédent, il est tout aussi tordu.  Je vous conseille vraiment de garder le bloc-notes à portée de main.  Les personnages se rencontrent dans la vraie vie, sur Twitter (avec un pseudo) et dans un jeu vidéo (où ils ont un autre pseudo).  Bref, le jeu pour le lecteur, au départ, est de savoir qui est qui.  Il y a des fausses pistes.

Sinon, pour faire court : l'histoire ne se concentre pas trop cette fois sur les relations Strike/Robin, contrairement à ce que pourrait laisser penser l'intro.  Le cold-case de Troubled Blood laisse la place à une enquête en ligne qui n'est pas la spécialité de l'agence Strike.

C'est passionnant, mais malheureusement il y a pas mal de coquilles qui diminuent le plaisir de la lecture.  Il y a un passage gênant où le portable de Strike sonne dans sa poche alors qu'il est en train de... consulter un fil Twitter sur son portable.  Et un truc dans la conclusion qui a dû être cité auparavant mais qui ne m'a laissé aucun souvenir, donc à vérifier lors d'une prochaine relecture.

Gibson touche le Jackpot

 En cherchant des infos sur une possible sortie du troisième volume de la "trilogie du Jackpot" de William Gibson, j'ai appris qu'Amazon allait sortir une série basée sur cette trilogie... dont le troisième volume n'a même pas de date de sortie annoncée.  A moins que la série, nommée The Peripheral, comme le premier bouquin, ne concerne que le premier volume ?

J'ai lu The Peripheral deux fois.  Une fois à sa sortie, et une fois à la sortie du volume suivant, Agency.  A chaque lecture, je me suis dit qu'il fallait que j'en parle.  Gibson n'avait plus rien fait d'aussi bon depuis... Neuromancer.  Carrément.

Je me suis toujours dit aussi que l'adjectif à éviter à son sujet, car totalement éculé, est "visionnaire".  Devinez quoi, Amazon plonge dessus sans hésiter.

Alors, pour commencer, le Jackpot, c'est quoi ?  C'est cette apocalypse "douce" qui a transformé le monde, via, entre autres, le réchauffement climatique et les pandémies (bouquin écrit avant le Covid, mais, pour rappel, dans Neuromancer, une pandémie "précoce" avait déjà eu raison des chevaux).

Dans ce monde, l'air est purifié par des tours qui sont totalement différentes dans mon imagination et la bande annonce de la série à venir (je ne vous dis pas ce que je pense du choix de l'acteur qui tient le rôle "du frère", de la représentation des tatouages et d'un tas d'autres trucs).  Certains désoeuvrés avec beaucoup de sous font joujou avec des "stubs" : des branches dans le multivers qui sont créées au moment où ils contactent leur passé via un serveur très mystérieux.  Le fait de contacter le passé le modifie, ainsi que son devenir.  Le futur de ce passé n'est donc plus le présent de celui qui crée la connexion, mais un autre (un psychopathe passe son temps à mener ses stubs vers des apocalypses bien plus tangibles, par exemple).

Si le contact est possible entre le futur et le passé, il faut comprendre qu'il ne s'agit pas de voyage dans le temps.  Le "périphérique", c'est en fait un objet qui permet d'intéragir avec le monde à l'autre bout de la communication, au travers de ce qu'on appelle en robotique des "actuateurs" et de percevoir son environnement à l'aide de capteurs.  Sans spoiler quoi que ce soit, on notera que le "robot" peut être très évolué lorsqu'il se trouve du côté du "futur".

Je ne vais pas vous faire un résumé, mais en gros, on est dans le thriller.

The Peripheral est très bon.  Agency est excellent : un "page turner" qui vaut bien un JK Rowling.  D'ailleurs, "Strike-ing coincidence", un rendez-vous du anti-héros se passe dans un pub de Denmark Street, à côté d'un magasin d'instruments de musique.