Troubled Blood, par Robert Galbraith (pseudo de J.K. Rowling) est le cinquième roman dans la série du détective Cormoran Strike.
Petite parenthèse pour commencer : on a vu passer pas mal de "critiques du livre" qui n'avaient en fait rien à voir avec le bouquin lui-même, mais avec certaines opinions (réelles ou supposées, je n'ai pas suivi et je m'en fous) de Rowling. Heureusement, ces haineux là ont oublié de tirer le parallèle avec certains personnages qui ne se sentaient pas dans leur "vrai" corps dans Career of Evil, sinon ça aurait fait encore plus de vent. Bref...
...passons à ce qui nous intéresse :
L'agence Strike prend de l'ampleur, même si ce n'est pas encore la fortune. Robin est devenue partenaire à part entière (je dois dire que j'ai un peu de mal à avaler ce morceau-là, mais ok...). Leur vie personnelle évolue aussi (du moins celle de Robin ; pour une fois, Strike n'a pas la moindre petite copine ; il faut dire qu'il est plutôt préoccupé par la santé de sa tante mourante).
L'affaire en elle-même est un cold-case franchement froid : la disparition d'une médecin généraliste quarante ans auparavant qui n'a jamais été résolue. Les protagonistes de l'époque sont morts, disparus ou injoignables (le deus ex machina est un des soucis que j'ai avec ce roman : on retrouve les gens juste quand il faut pour faire avancer l'histoire, c'est surtout flagrant à la fin) et évidemment, certains ont des choses à cacher, même après tout ce temps.
A l'époque, l'enquête a d'abord été menée par un flic qui, pour le dire gentiment, souffrait de surmenage. Après qu'il ait été écarté, son successeur sur l'affaire a eu surtout pour but de discréditer son prédecesseur. Il faut dire qu'il arrivait un peu tard (mais bon, puisque Strike résout l'affaire au final, c'était sans doute jouable avec quelque mois d'écart seulement).
Strike récupère le dossier de police de l'époque et, un peu plus tard, le carnet perso du premier enquêteur, qui tentait de résoudre l'enquête par des voies pas très traditionnelles. Robin et lui vont déméler tout ça en zigzagant entre leurs problèmes et les autres affaires en cours.
Au final, on a une sacrée brique et un très bon bouquin, même si dans la série, je préfère toujours Career of Evil et The Cuckoo's Calling. C'est en tout cas très prenant et on a du mal à lâcher le bouquin. Rowling sait tenir son lecteur en haleine.
L'histoire est parfois un peu dure à suivre en raison du nombre de personnages. A ma prochaine lecture, je prendrai note de tous les noms qui passent avec une petite note de contexte pour m'y retrouver plus facilement par la suite. On sent bien que Rowling est consciente du problème, car il y a quelques artifices ici et là pour nous rappeler de qui il s'agit quand un nom moins familier réapparaît.
J'ai bien aimé avoir des reproductions du carnet secret du flic maboule, mais franchement, je déconseille de lire le bouquin en format poche, ça sera illisible (déjà que...). Et pour rappel, si vous lisez sur Kindle, pour agrandir ces machins, il faut faire un appui long dessus, l'engin passe alors en mode image et on peut zoomer dessus librement.
Je me serais bien passé de quelques détails sordides sur ce qui se passait dans la cave d'un tueur en série. C'est le côté Daaark de madame Rowling, mais franchement, ça n'apporte rien à l'histoire.
Je dirais que ça aide sans doute si on est un peu familier avec
la culture des Grands-Bretons (même si c'est moins flagrant que dans le
précédent, où il était conseillé d'avoir une bonne idée du
fonctionnement du système parlementaire britannique). On a en tout cas, comme d'habitude un rappel des événements de l'époque (j'avais d'ailleurs bien supposé que les inondations en Cornouailles allaient être évoquées dans celui-ci). Vivement qu'on en arrive au Brexit !
Et pour finir, il faut bien dire que ça se conclut très rapidement après plus d'un an à patauger dans la semoule. Pour rester en dessous des 1.000 pages ? Personnellement, je n'aurais pas craché sur une centaine de pages en plus :)
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