03 septembre 2012

Touche pas à mon Kindle

J'ai acheté un Kindle Touch.  Ca fait un bon mois que je l'utilise, et j'en suis super content.

Ok, c'était le résumé.  Le reste n'est que du bla-bla.  Si ça ne vous intéresse pas, vous pouvez en rester là :)

Ceux qui me connaissent savent que je hais les écrans tactiles.  Aller mettre ses gros doigts sur un écran souvent brillant, c'est du délire.  C'est forcément dégueulasse très vite.  J'ai dû récemment développer un SCADA tactile, et mes collègues qui me considèrent souvent comme un intégriste rétrograde ont bien dû avouer très vite que mes râleries sur le principe de base étaient fondées : l'écran "géant" tactile sur lequel tourne le bazar s'est vite retrouvé avec des îlots de gras sur les zones d'intéraction prévues.  Un smartphone ?  M'en parlez pas.  Une tablette ?  C'est un truc inutile pour gros fade désireux de surfer sur son sofa.  Déjà, je n'ai jamais compris qu'on fasse des téléphones portables avec le clavier et l'écran du côté où on va coller son oreille bien grasse.  Pourquoi les fabricants ne foutent-ils pas ça du côté "propre" ?  Ca me dépasse totalement.

Bref.  Je hais les écrans tactiles.  Pourquoi ai-je donc choisi de prendre un Kindle Touch plutôt qu'un (terminologie inventée) Kindle Keyboard ou un Kindle Joystick ?  Parce que la version avec clavier est une ancienne génération.  Parce que je ne me voyais pas taper des trucs avec le joystick/pad.  Et croyez-moi, quand il faut encoder le mot de passe du WiFi chez les gens paranos (chez moi, par exemple), avoir un clavier, même virtuel, ça aide.  Ce qui me permet de surmonter ma haine, c'est que l'écran est mat.  A moins de vraiment le vouloir, on ne s'aperçoit pas -trop- que l'écran est plein de traces.  Ca ne m'empêche pas de le nettoyer régulièrement.

Vous allez me dire, OK, mais je ne pige même pas pourquoi tu as acheté un Kindle.  Tu es plutôt le genre de mec qui préfère les "vrais" bouquins.  Ouais, c'est vrai.  En même temps, madame me dit depuis plus de dix ans que les plafonds vont tomber sous le poids.  Qu'elle ait raison ou non, j'en suis au point où je n'ai plus de place.  Du tout.  Avoir tous mes futurs bouquins dans un seul truc du format d'un bloc-notes, ça va me solutionner ça.

C'était l'argument au départ.

Mais il y en a d'autres.  Le bouquin qu'on a laissé ouvert à l'envers (oui, je sais, sacrilège, mais bon, des fois, y'a des urgences) et qui se referme en vous perdant la page, c'est fini.  La paresse de sortir son dico quand on tombe sur un mot de vocabulaire qu'on ne pige pas (surtout quand, comme moi, on lit énormément en VO), c'est fini.  Il suffit de mettre son gros doigt sur le mot qui coince, et en plus d'une nouvelle trace grasse, on a une fenêtre pop-up qui affiche presque instantanément l'entrée correspondante dans le dico de la bonne langue.  La fatigue dans les mains à cause d'un bouquin trop lourd ?  Connais plus.  On peut dés le départ puiser dans une fantastique collection de bouquins gratuits, comme la plupart des grands classiques, qui sont dans le domaine public.

C'est du moins la théorie.  Le dico, parfois, il ne trouve rien, ou il est décalé (il vous affiche la définition du troisième mot après celui que vous avez sélectionné, par exemple).  Parfois, on dérape sur la surface tactile, tournant d'un coup quelques centaines de pages, et c'est justement là que la fonction "retour" va bugguer. L'interface n'est pas toujours conviviale pour un intégriste rétrograde qui n'a jamais goûté aux "joies" du smartphone.  Enfin, les grands classiques passés à l'OCR n'ont pas tous été relus (c'est d'ailleurs parfois le cas pour certains qui sont payants) et on a des anomalies dans le texte.  Bref, ce n'est pas toujours rose. 

Mais, on se console vite fait, car le confort de lecture dont se vante Amazon est bien réel.  L'écran n'émet absolument aucune lumière.  Ca ne fatigue pas les yeux du tout.  Comme un vrai bouquin, pas question de lire dans le noir.  Comme déjà signalé, l'écran est presque totalement mat.  Rares (je n'ose pas dire "inexistants", mais je devrais sans doute) sont les reflets gênants.

Reste cette politique commerciale incompréhensible, où un Belge (ou un Luxembourgeois, ou un Suisse -il paraît d'ailleurs que c'est pire pour les Suisses-, etc...) peut s'acheter des bouquins sur amazon.fr, mais pas l'appareil.  Il faut ruser.  Du genre, profiter de ses vacances, ou se le faire livrer dans un point Kiala frontalier et se taper la route pour aller le chercher.  Il y a parfois aussi des incohérences dans les prix des bouquins, mais ça semble se résoudre petit à petit (il faut sans doute un peu de temps aux éditeurs pour s'y faire).

Je n'ai pas essayé les fonctionnalité annexes dont je n'ai rien à f...  C'est un livre, ce n'est pas une tablette.  D'ailleurs, la technologie de l'écran ne permet pas des animations (de défilement, par exemple) comme on retrouve sur ces engins.  En revanche, cet écran ne consomme que lorsque il modifie le contenu affiché.  Bref, la batterie dure longtemps (évidemment, vu l'usage que j'en fais, je suis nettement en-dessous des chiffres annoncés par Amazon, qui se base sur une utilisation d'une demi-heure par jour).

Sur quatre du R&D dans le bureau, on est trois à en avoir acheté un (le quatrième n'était pas convaincu par l'idée d'un écran de 800x600 en 16 niveaux de gris).  Et les deux autres sont aussi enchantés que moi.

2 commentaires:

Imaginos a dit…

> Du genre, profiter de ses vacances, ou se le faire livrer dans un point Kiala frontalier et se taper la route pour aller le chercher.

Ou encore, se le faire envoyer chez un correspondant de bonne volonté en lui demandant de bien vouloir procéder à la réexpédition...

Vaken a dit…

C'est sûr. Et j'y ai d'ailleurs pensé lorsque j'étais le seul amateur.

Mais, au bout du compte, comme il en fallait trois, on s'est arrangé ici entre collègues. Et puis, je n'aime pas abuser.

Mais merci quand même ;-)