20 octobre 2020

Les croulants ont toujours des dents, ils mordent encore

 A la demande générale de mon camarade Imaginos... ;-)

Blue Öyster Cult vient de sortir un nouvel album studio, The Symbol Remains, plus ou moins vingt ans après le précédent.

Alors...  pour être honnête, on est loin d'un Fire of Unknown Origin ou d'un Agents of Fortune ou d'un Secret Treaties ou d'un Cultösaurus Erectus ou encore d'un Spectres ou d'un Revölution By Night, pour ne citer que ceux qui me viennent en tête spontanément (et plus ou moins par fréquence d'apparition sur ma platine).  Imaginos m'avait dit qu'il faudrait surtout le comparer au précédent.  C'est sans doute vrai, mais il se trouve que je ne l'ai pas :-/  Donc, je passe mon tour...  Et je lui laisse le soin de réaliser cet exercice ;-)

Il y a des morceaux qui me trottent dans la tête par moments (Fight, Edge of the World, Secret Road...), mais il n'y a aucun riff génial qui me donne envie de prendre une guitare...

On sent bien qu'il y a deux équipes.  Bloom + Castellano d'un côté, Buck Dharma and friends de l'autre.

Des trucs plus lourds dans le premier cas (il y en a même un, Stand and Fight, que j'ai identifié immédiatement comme du drop-D, accordage auquel je colle par préjugé l'étiquette "métal caca-prout" ; confirmation par le tableau dans le livret du CD).  Et des machins plus euh...  subtils (?) dans le deuxième (voire limite de l'OVNI, comme Train True).

Dans les paroles, c'est un peu pareil.  On dirait que les premiers font tout pour interpeller le gamer (vampire, conspirations, alchimiste et sa malédiction mais aussi l'addiction à "la machine").  Dans le deuxième cas, c'est plus du BÖC classique : on ne comprend pas toujours de quoi il est question (et parfois, on se pose des questions : le dernier titre est-il une sorte de testament ?  une rétrospective sur la manière dont se sont passés les différents changements de line-up ? et, considérant l'âge des deux membres fondateurs qui restent, la toute dernière phrase de l'album a-t-elle une vocation particulière ?).

Dans les deux cas, il y a de la variété.  Pour conserver l'intérêt de l'auditeur, dirait Buck Dharma.  Mais on pourrait dire que ça manque un peu de constance.

Castellano, qui, après de nombreuses années au service du groupe, peut s'exprimer sur son premier album studio, est, je pense, fort influencé par le hard rock des années 80.  La bonne balade FM, par exemple.  Et comme dans The Alchemist, il y a des harmonies de guitares qui me font penser à Maiden (où Dharma a l'air de bien s'amuser dans le clip).  Ca fait un peu école américaine des shredders aussi, avec un peu de sweeping.
Bloom, de son côté, n'a plus les capacités vocales de la meilleure époque, et on dirait qu'on en a tenu compte.  C'est plutôt une bonne chose.  Car ces gars-là tournent encore et toujours !

Pour finir, il y a des morceaux que je n'aime vraiment pas (There's a Crime et Stand and Fight).
A côté de ça, il y en a plein que j'aime bien, même si, comme dit d'entrée de jeu, on est loin du top de leur grande époque.

A vous de juger...

PS: Ah oui, et je suis un peu déçu que l'illustrateur de la pochette se soit senti obligé de "sous-titrer" le logo du groupe, qui avait toujours eu le "mérite" de garder une atmosphère de mystère.


08 octobre 2020

Astrology ! A Strike...

 Troubled Blood, par Robert Galbraith (pseudo de J.K. Rowling) est le cinquième roman dans la série du détective Cormoran Strike.

Petite parenthèse pour commencer : on a vu passer pas mal de "critiques du livre" qui n'avaient en fait rien à voir avec le bouquin lui-même, mais avec certaines opinions (réelles ou supposées, je n'ai pas suivi et je m'en fous) de Rowling.  Heureusement, ces haineux là ont oublié de tirer le parallèle avec certains personnages qui ne se sentaient pas dans leur "vrai" corps dans Career of Evil, sinon ça aurait fait encore plus de vent.  Bref...

...passons à ce qui nous intéresse :

L'agence Strike prend de l'ampleur, même si ce n'est pas encore la fortune.  Robin est devenue partenaire à part entière (je dois dire que j'ai un peu de mal à avaler ce morceau-là, mais ok...).  Leur vie personnelle évolue aussi (du moins celle de Robin ; pour une fois, Strike n'a pas la moindre petite copine ; il faut dire qu'il est plutôt préoccupé par la santé de sa tante mourante).

L'affaire en elle-même est un cold-case franchement froid : la disparition d'une médecin généraliste quarante ans auparavant qui n'a jamais été résolue.  Les protagonistes de l'époque sont morts, disparus ou injoignables (le deus ex machina est un des soucis que j'ai avec ce roman : on retrouve les gens juste quand il faut pour faire avancer l'histoire, c'est surtout flagrant à la fin) et évidemment, certains ont des choses à cacher, même après tout ce temps.

A l'époque, l'enquête a d'abord été menée par un flic qui, pour le dire gentiment, souffrait de surmenage.  Après qu'il ait été écarté, son successeur sur l'affaire a eu surtout pour but de discréditer son prédecesseur.  Il faut dire qu'il arrivait un peu tard (mais bon, puisque Strike résout l'affaire au final, c'était sans doute jouable avec quelque mois d'écart seulement).

Strike récupère le dossier de police de l'époque et, un peu plus tard, le carnet perso du premier enquêteur, qui tentait de résoudre l'enquête par des voies pas très traditionnelles.  Robin et lui vont déméler tout ça en zigzagant entre leurs problèmes et les autres affaires en cours.

Au final, on a une sacrée brique et un très bon bouquin, même si dans la série, je préfère toujours Career of Evil et The Cuckoo's Calling.  C'est en tout cas très prenant et on a du mal à lâcher le bouquin.  Rowling sait tenir son lecteur en haleine.

L'histoire est parfois un peu dure à suivre en raison du nombre de personnages.  A ma prochaine lecture, je prendrai note de tous les noms qui passent avec une petite note de contexte pour m'y retrouver plus facilement par la suite.  On sent bien que Rowling est consciente du problème, car il y a quelques artifices ici et là pour nous rappeler de qui il s'agit quand un nom moins familier réapparaît.  

J'ai bien aimé avoir des reproductions du carnet secret du flic maboule, mais franchement, je déconseille de lire le bouquin en format poche, ça sera illisible (déjà que...).  Et pour rappel, si vous lisez sur Kindle, pour agrandir ces machins, il faut faire un appui long dessus, l'engin passe alors en mode image et on peut zoomer dessus librement.

Je me serais bien passé de quelques détails sordides sur ce qui se passait dans la cave d'un tueur en série.  C'est le côté Daaark de madame Rowling, mais franchement, ça n'apporte rien à l'histoire.

Je dirais que ça aide sans doute si on est un peu familier avec la culture des Grands-Bretons (même si c'est moins flagrant que dans le précédent, où il était conseillé d'avoir une bonne idée du fonctionnement du système parlementaire britannique).  On a en tout cas, comme d'habitude un rappel des événements de l'époque (j'avais d'ailleurs bien supposé que les inondations en Cornouailles allaient être évoquées dans celui-ci).  Vivement qu'on en arrive au Brexit !

Et pour finir, il faut bien dire que ça se conclut très rapidement après plus d'un an à patauger dans la semoule.  Pour rester en dessous des 1.000 pages ?  Personnellement, je n'aurais pas craché sur une centaine de pages en plus :)