08 août 2011

Côté cour

J'ai assisté jeudi en soirée, sur invitation d'un sponsor, à une représentation des Femmes Savantes dans le cadre du festival de théâtre de Spa (plus exactement à une représentation "privée" avant le début du festival). Ca faisait un moment que je n'avais plus mis les pieds dans un théâtre (une dizaine d'années, je pense) et jamais pour un classique.

J'ai eu un peu peur au départ, en voyant une sorte de chorégraphie introductive et ensuite, de constater que la pièce avait été transposée aux années folles (entendons-nous : par les costumes et le décor ; le texte était bien celui de Molière). Mais cette appréhension s'est vite dissipée, j'ai passé une excellente soirée.

A part un petit dérapage de Chrysale proposant Trissotin au notaire comme son choix de gendre (auquel le public n'a pas réagi, et sur lequel les autres comédiens ont enchaîné sans sourciller), c'était très bien joué. Je regretterais peut-être le choix du metteur en scène de nous montrer une Henriette un peu trop modeste. Pour ma part, je la voyais d'une intelligence nettement supérieure à son aînée, distillant le sarcasme. Comme quoi, le texte peut sans doute se prêter à plusieurs interprétations.

Sinon, bien sûr, il y a les critiques qu'on peut attribuer à Molière lui-même : sa Martine, qui maltraite la grammaire au moment de son renvoi pour venir nous faire une tirade éloquente lors de son rappel. Et évidemment, sur le sujet de l'éducation des femmes. J'ignore si le discours de Molière était progressiste, neutre ou rétrograde à l'époque, mais il est clair que de nos jours, il a parfois des accents un peu durs à digérer.

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