On y trouve le style habituel de Gibson, qui fait des mystères et qui démarre sur plusieurs fils narratifs en parallèle. Chacun de ces fils raconte des événements vus par un personnage particulier. Et fidèlement à la géométrie gibsonienne, ces parallèles finiront par se croiser.
Les personnages centraux sont : une ex-chanteuse d'un groupe de hard-rock symphonique (non, c'est une private joke ;)), un junkie embarqué de force par ce que la 4e de couverture nous indique être un ancien militaire (mais ça n'est dit explicitement nulle part dans le bouquin) et un pseudo-criminel à la petite semaine qui cache bien son jeu.
J'ai vraiment eu du mal à accrocher au départ. Ca démarre lentement, et de façon plus obscure encore que d'habitude chez Gibson. Une des critiques citées par la pub du bouquin (comme ça se fait chez les anglo-saxons) était
I'd call the book brilliant and original if only I were certain I understood it.
et je n'étais pas loin de penser la même chose. Encore que, peut-être, le "brilliant" en moins.
Passé ce moment difficile, par contre, quand les choses se mettent en branle, ça devient dur de décrocher.
Malheureusement, quand on referme le bouquin -et c'est à nouveau typique de Gibson- on a comme un sentiment de trop peu. L'impression d'avoir été arnaqué sur une partie du bazar. Il reste des interrogations non résolues. Des points en suspens. On se dit qu'on aura peut-être la réponse dans le volume suivant, mais connaissant le gaillard, il est probable que non. Il y a aussi quelques invraisemblances et autres incohérences qui sont un peu dures à avaler.
Au final, une lecture que je ne regrette absolument pas, mais il faut accepter le fait qu'on va se demander où on est tombé pendant une bonne centaine de pages.
Je n'ai pas l'habitude de coller des Post-It au fur et à mesure de ma lecture, mais voici une citation quand même :
Inchmale thought that America had developed Stockholm syndrome toward its own government, post 9/11.