Au mois de mai, j'ai laissé le 11e Docteur en cours de route. Parce que j'avais raté plusieurs épisodes, et aussi parce que je n'accrochais pas trop. Je m'étais promis d'y revenir avec les DVD, probablement après que les prix aient chutés.
Bon, je n'ai pas attendu aussi longtemps. J'ai les DVD, et vu la météo, je me suis fait l'intégrale de la saison en un temps très court.
Je n'ai toujours pas changé d'avis sur le jeu de Matt Smith. C'est fort artificiel.
L'autre truc qui m'avait choqué à l'époque, c'était le côté surhumain du personnage dans cette incarnation. Ca commence dés la séquence d'ouverture, où le brave doc est pendu par les phalanges au seuil de son TARDIS. Même s'il n'est pas impossible d'effectuer un rétablissement à partir d'une position aussi précaire quand on est pendu à quelque chose de fixe, la même opération dans un bidule qui est secoué en tous sens est déjà moins crédible. Et ça l'est encore moins si on considère que le gaillard doit toujours être sous le choc de sa régénération.
Mais au final, ce qui m'a vraiment déçu, c'est que Moffat, fort du succès de
Blink, a tellement tiré sur l'élastique qu'on est au point de rupture. Les
weeping angels auraient mieux fait de rester un one-shot. Ils n'ont pas du tout le même impact dans le double épisode qui leur est consacré. Et surtout, la fin de la saison est basée sur une succession de paradoxes temporels en contradiction avec ce qui était jusque ici une règle : on ne croise pas impunément sa propre ligne temporelle. La boîte de Pandore avait été entrouverte avec
Time Crash (c'était pas grave là-bas, c'était juste "pour rire"), mais ici, on lâche tout. Et puis, le prétexte est ridicule. Tous les ennemis du Docteur alliés contre lui ? Mais pourquoi au fait ? Comment en est-on arrivé là ? Le Docteur lui-même se pose la question deux minutes avant la fin, avant d'être distrait par autre chose, et on reste le bec dans l'eau, la réponse n'est jamais donnée. C'est le plus gros défaut de cette 11e incarnation : elle a la capacité d'attention d'un moineau.
En dépit de tout ça, et d'épisodes vraiment faibles (
The Lodger, par exemple, un épisode "Amy-light"), je ne me suis quand même pas beaucoup ennuyé.
Mais vraiment, il faut que Moffat se reprenne, et fasse quelque chose d'original. Recycler les trucs qui ont bien marché, on ne peut pas faire ça éternellement.
Et ce n'est pas avec des bimbos guerrières siluriennes ou des rouquines écossaises qu'il me fera changer d'avis.