04 janvier 2014

C'est parfois dur de rester philosophe...

J'ai fini l'année en râlant, je démarre la nouvelle sur le même ton :-(

Avant d'ouvrir la boîte de La route du verre, le dernier d'Uwe Rosenberg, j'étais à peu près certain de déjà tenir le jeu de plateau de l'année 2014.  C'était sans compter sur Filosofia, qui édite la version francophone et qui est venu me gâcher mon plaisir d'entrée.


On passera sur la pré-découpe des planches de pions qui  date d'un autre âge.  Je découpe des pions de wargames depuis 35 ans, je suis devenu un as du scalpel, bien nécessaire ici pour éviter des déchirures dans tous les coins.  La forme biscornue de certains éléments ne facilite évidemment pas l'opération.

On pourra éventuellement trouver des excuses au fait que le verso de deux planches de terrain ont vu leur impression inversée.  A la limite, ça pourrait même aider si on tombait à court d'un type de terrain alors que l'autre n'est pas utilisé (pas de chance, ça ne tombe pas sur le plus utilisé, justement).

C'est déjà beaucoup plus dur de faire abstraction du diamètre des trous dans les planches de production, inférieur à celui des axes des roues qu'il est supposé accueillir.  Le mode d'emploi de montage précise qu'il faut "forcer un peu".  Vous allez devoir forcer beaucoup, et faire bien gaffe de ne pas tout foutre en l'air dans l'opération.

Enfin, on arrive au summum de l'histoire : la règle.  Traduite par un pied, il n'y a pas d'autre mot.  Pire, on ne me fera pas croire qu'elle a été relue une seule fois.  Ca commence dés la première phrase.  "Serpenter", chez Larousse comme chez Robert, c'est un verbe intransitif.  Chez Filosofia, apparemment pas.  Ensuite, on a droit à du "briquèterie" systématique.  On dira que je chipote, mais chez moi, ça ne s'écrit pas comme ça.  Sur un jeu qui parle de fabrication de verre et de brique, ça énerve vite.  On trouvera assez bizarre que deux fois sur trois, surtout quand il y a une illustration à côté qui démontre le contraire, les jetons de nourriture sont appelés "bois".  Ceux de bois sont intitulés "Bois", on comprend tout de suite la différence.  Je me suis demandé d'où pouvait venir la confusion, et je n'ai pas trouvé d'explication.  A moins que la traduction ne soit pas basée sur le texte en allemand, mais soit une traduction d'une traduction dans une autre langue (wood et food, confondus par le foot qui s'y est collé ?).  Je ne vais pas relever tout, j'en aurais pour la journée...

Bref, si vous êtes intéressé(e) par la version francophone de Die Glasstraße, je ne saurais trop vous conseiller d'attendre une réimpression, qui sera peut-être revue et corrigée.

Ma première partie, peut-être toujours sous l'influence de cette mauvaise première impression, m'aura laissé un sentiment mitigé.  J'attendrai avant de me prononcer définitivement, car c'est le genre de jeu qu'il faut du temps pour appréhender pleinement.  Mais je me demande si Rosenberg n'a pas poussé le bouchon un peu trop loin.  Ma fin de partie, avec sans doute trop de bâtiments de transformation, me laissait tellement d'options ouvertes que je n'avais aucune idée de laquelle il fallait tenter de rentabiliser.

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