17 mai 2011

Chef-d'oeuvre de spatio-gare ?

Edition spéciale pour Imaginos ;-)

Petite Kro de la trilogie de Gurvan, évoquée dans un précédent billet.

C'est un roman en trois volumes (Sergent-pilote Gurvan, Gurvan: les premières victoires, Officier-pilote Gurvan) de P.-J. Hérault paru il y a un quart de siècle dans la collection Anticipation des éditions Fleuve Noir.

Le contexte est minimaliste : quarante ans auparavant, des vaisseaux de la Terre ont rencontré des vaisseaux inconnus. Plutôt que de se faire le bisou, ils ont échangé des missiles. La guerre fait rage depuis. Pour ne pas se laisser déborder, Terre a lancé le plan "surpopulation", qui consiste à élever et préparer des combattants nés en cuve. Ces jeunes gens sont conçus à partir de matériel génétique sélectionné de sorte à leur permettre d'assurer de manière optimale le rôle qui leur a été assigné dés avant leur naissance.

On retrouve Gurvan, un pilote d'intercepteur, au moment où il intègre son porteur, l'équivalent d'un porte-avions futuriste (un peu plus que ça, puisqu'il emporte aussi des troupes et du matériel de débarquement destiné à la conquête de planètes). On va ensuite suivre notre gaillard au long de sa carrière (on pourrait presque dire de sa formation). Depuis ses débuts désabusés alors qu'il manque totalement de confiance en lui et attend stoïquement le jour de sa mort (les statistiques ne lui donnent pas une espérance de vie très longue), jusqu'au moment où il deviendra le meilleur pilote de la flotte.

C'est un peu papy Boyington, avec des amitiés pas forcément viriles, la découverte de ses sentiments (interdits par le règlement) pour Dji, une autre pilote. Des dogfights, des prouesses de vol (je soupçonne Hérault d'être pilote lui-même, car un autre de ses romans, Le dernier pilote, nous conte les mésaventures post-apocalyptiques d'un pilote privé) et quelques escapades au sol forcées. Tout est axé sur les personnages, et le contexte n'est vraiment qu'un prétexte.

Ca a certainement été écrit en vitesse (d'où le qualificatif de roman de gare), il y a pas mal de trucs qui seraient gênants si l'histoire n'était pas aussi passionnante. Ca se lit aussi très vite. Mais les personnages sont attachants (même si parfois un peu bidons). C'est un truc que je relis régulièrement, alors que la plupart de ma collection Fleuve Noir dort dans des caisses au grenier.

5 commentaires:

Alias a dit…

J'avais lu en mon temps (dinosaures, voire trilobites dans la prairie) "Le dernier pilote", que j'avais trouvé assez médiocre – assez pour que je m'en rappelle vingt ans plus tard.

Mais Fleuve Noir Anticipation avait quelques gemmes cachées , donc si ça se trouve, cette trilogie de Gurvan en fait partie.

Vaken a dit…

Je n'ai pas vraiment de souvenir précis du "Dernier pilote". Il me semble que c'était pareil que d'autres bouquins exploitant le même thème (chez Gilles Thomas/Julia Verlanger, par exemple ?), l'avion en plus. A part ça...

Imaginos a dit…

Merci pour l'édition spéciale... :-)

Effectivement, tu avais dû m'en parler (et j'avais dû me dire que ça ne valait pas le coup que je remue ciel et terre pour essayer de lire ça).

"Le dernier pilote", je l'ai lu aussi il y a une vingtaine d'années (j'ai même la réédition dans ma bibliothèque, mais je n'ai jamais eu la motivation nécessaire pour le relire). J'en ai le souvenir de bonnes idées (je parle en potentiel d'applications rôludiques ; surtout qu'à l'époque, ça ne faisait pas si longtemps que ça qu'on ne risquait plus de se prendre sur le coin de la gueule une petite guerre nucléaire en Europe centrale, donc tout ce qui était post-cataclysmique me branchait encore plus qu'aujourd'hui) mais d'un truc pas super bien écrit.

Vaken a dit…

Pour ce qui est de la qualité d'écriture, on peut aussi dire de "Gurvan" que ça n'est pas vraiment ça (voir ma conclusion). Mais ça ne gâche pas le plaisir que j'ai à retrouver le bar de l'escadrille de temps en temps.

On pourrait aussi dire que l'auteur fait totalement l'impasse sur un certain nombre de sujets qu'il aurait pu approfondir (eugénisme, etc...). Mais ce n'est vraiment pas le but. On est dans le pur divertissement. Et ça me convient parfaitement.

Alias a dit…

Ah, la trilogie de l'Autoroute sauvage, signée Gilles Thomas, par contre, j'en garde un plutôt bon souvenir – et pas seulement parce que la Suisse survit à la fin du monde. :)